L'église,

château des Évêques de Périgueux

Par Alain GALINAT


L'église de PLAZAC présente la particularité d'être un ensemble composite formé d'une tour maîtresse de 24 m de hauteur,  6,65 m de côté avec une épaisseur de mur de 1,50 m.

La nef, longue de 30 m qui s'y accole à l'est, est percée d'une série de chapelles  qui va du moyen-âge au XVIIème siècle ; église et tour sont dans le temporel de l'Evêque de Périgueux dès le 12e et devient même sa résidence.

 

Des sondages effectués, sous contrôle du service archéologique de la DRAC, ont permis de prélever un indice sous la forme d'un charbon de bois qui, après analyse radiocarbone, date la construction de la tour entre 1035 et 1214 ; elle serait sans rapport avec un premier bâti (église) émergeant vers la fin du premier millénaire.

 

Au pied de la tour sont apparus les restes d'un cimetière chrétien reconnu au travers de deux sépultures avec comme mode d'ensevelissement un entourage de pierres plates disposées de chant, cette pratique date du Xe/XIIe siècles avant le recours au sarcophage monolithe. Ce cimetière élevé avant la tour serait contemporain d'un édifice paroissial situé en contrebas à l'ouest.

 

"Les évêques de Périgueux considèrent le Pape comme le maitre de l'église et recherche sa protection au travers de nombreuses bulles leur confirmant : pouvoir et privilèges. Aussi une bulle du Pape Adrien IV de 1154 confirme à Raymond de Mareuil les possessions de l'Evéché de Périgueux notamment l'église de Plazac. L'église de Plazac est également citée dans une bulle du Pape Nicolas IV concernant l'Evèque de Périgueux Pierre II Minet. Lorsque Adhémar de la Tour succède à Pierre Minet, il est troublé dans ses possessions mais maintenu et confirmé par une bulle du Pape Urbain III en date du 22 sept 1187."

 

Est-ce à cette époque qu'il faut prendre en compte une construction romane adhérant  à la tour, entraînant ensuite de nombreuses transformations ultérieures (chapelles) ; au contact du mur tour un large contrefort enveloppe le contrefort de la tour au sud-ouest ?

 

Il apparaît un certain nombre d'incohérences dans la lecture architecturale, la longueur 30 m et la largeur de la nef supposée d'origine venant au contact de la tour, renverrait plus à un plan de salle seigneuriale qu'à un édifice de culte.

 

La tour appartient à la catégorie des tours dites "maîtresses", elle est percée de deux poternes : une desservie par l'escalier à vis, l'autre au milieu de la face ouest qui laisse deviner la présence d'un balcon. Le beffroi est desservi par un escalier de pierre bâti dans l'épaisseur du mur.

 

Véritable complexe fortifié dépendant du pouvoir religieux, la construction était organisée afin que chaque côté du site puisse être défendu ; des  murs d'enceinte et des tours ont depuis disparu mais, par son utilité défensive, l'ensemble résista, en 1397, à une attaque du comte du Périgord Archambaud VI.

 

En novembre 1397, l'évèque Pierre Durford se trouvait avec ses gens dans sa résidence de Plazac, lorsque le comte Archambaud VI vint l'assiéger. Après des actes de violence, ils mirent le feu aux bâtiments ce qui provoqua la ruine d'une grande partie du château. Cette fortification visait surtout à symboliser l'autorité, les pouvoirs et l'indépendance dont disposait le Seigneur évêque.

 

Des restaurations eurent lieu aux XIV, XV, XVIIe siècles. Le donjon fut transformé en clocher en 1657 et une tour fut construite coté nord afin d' y accéder par un escalier à vis.


ENSEMBLE ÉPISCOPAL DE PLAZAC

" La poursuite des travaux de restauration de l'Ensemble Épiscopal a permis la découverte de nouveaux éléments archéologiques et, afin de pouvoir démarrer une synthèse documentaire, une mise à jour des  publications précédentes m'a semblé nécessaire.

Ainsi, sur les conseils des responsables de la revue Aquitaine Historique, j'ai essayé de mettre en valeur notre patrimoine".   

 

Les personnes intéressées par la revue peuvent prendre contact avec  Alain GALINAT au 06.38.52.54.53

                 

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